BERTHELOT
“Les anecdotes polyédriques”
Comme son nom l’indique plus ou moins directement, cet album est un ensemble d’anecdotes sonores à géométrie variable, une suite d’anecdotes agglutinées les unes aux autres pour former des histoires vraisemblablement plausibles.
Anecdote de trente secondes ou anecdote de deux minutes, elle doit trouver sa place dans la trame intemporelle de l’histoire en devenir (je dis intemporelle car la rigueur métrique et métronomique n’a pas sa place ici), et surtout donner à entendre une sorte de cohérence dans le collage sonore.
Décrire toutes ces infimes anecdotes reviendrait à faire un inventaire à la Prévert, et, vu le temps magnifique, je n’ai pas le désir de le faire, la promenade me tentant plus que tout état des lieux phonique.
De retour de vadrouille, je reviens à mes anecdotes qui, pour simplifier à l’extrême, sont forgées de sons de percussions et des bruits d’un piano disloqué (oui, de bruits, car l’état de l’instrument déglingué ne permet plus la restitution de sons harmonieux; ça ne me dérange pas, j’aime bien les bruits).
Pour s’extraire de la schématisation extrême susnommée, on trouve aussi des anecdotes électroniques saupoudrées de voix improbables, et des anecdotes humides de par leur nature “field recordings” (ou “enregistrements de terrain”, mais ça sonne moins bien).
Le plus délicat, et c’est là qu’intervient la glu, a été de transformer cette accumulation de sons hétérogènes en un polyèdre gracieux découpé en six anecdotes substantielles.
Mais, n’hésitons pas une seconde à effacer ce texte anecdotique pour nous concentrer plutôt sur ces sons et la musique en résultant, de préférence avec un casque audio de bonne qualité.
Album enregistré par temps clair en Eure-et-Loir (Juillet 2016).
Peinture par Hieronymus Bosch; détail anecdotique de l’Enfer, partie droite du triptyque “Le Jardin des délices” (1504).
Photo par Ironside. Design par Graph’Hypnotic.